Là où le champ est animé ils vont s'amuser
Là où le champ est animé ils vont s'amuser

Des microorganismes dans les substrats

 

 

7 juillet 2014

Claudie Landelle Banevitch

 

Pourquoi des microoraganismes sont-ils nécessaires ?

 

La société Florentaise basée en Loire Atlantique est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de terreaux, amendements et paillages. Elle est leader français pour la production de substrats.

En 2012, afin de mieux connaître l’action des microorganismes dans les supports de culture, trois programmes de recherche ont été lancés et se sont concrétisés par :

  • l’utilisation du champignon du sol Trichoderma atroviride en tant que stimulant des défenses des plantes ,
  • le compostage des matières végétales par action de lombrics,
  • l’introduction de champignons mycorhiziens dans les terreaux de rempotage.

 

Un des objectifs est d’améliorer la qualité des plants dans un contexte réglementaire plus contraignant mais aussi une démarche plus qualitative liée au développement durable et à la gestion des ressources. Les nouveaux substrats doivent donc permettre à terme de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires ainsi que la part de matériaux tourbeux dont la ressource doit être préservée.

Dans ce contexte, la recherche sur les interactions entre plantes et microorganismes dans les substrats s’est davantage orientée vers les champignons car plus tolérants au pH acide des mélanges tourbeux.

Claire Grosbellet, Responsable recherche et développement à la Florentaise, est plus spécifiquement en charge des recherches sur le Trichoderma et son utilisation sur les substrats de culture.

 

Les mycorhizes en espaces verts

 

Les premiers apports de mycorhizes sur les végétaux ont été réalisés en pépinière forestière afin de réduire le stress des pins Douglas notamment. En effet, en milieu naturel la plupart des espèces forestières est mycorhizée. L’introduction de mycorhizes a permis d’augmenter la résistance des sols à la sécheresse limitant ainsi la mortalité des plants.

L’application des mycorhizes s’est ensuite étendue aux arbres et arbustes dans les pépinières de jeunes plants, la plupart de ces espèces étant elles aussi mycorhizées dans la nature. Ainsi, l’installation de ces champignons dès le plus jeune stade garantit une meilleure reprise en limitant le stress dû aux contreplantations.

Toutefois l’introduction de ces champignons directement dans les substrats commercialisés s’est révélée moins efficace que prévu pour des questions de conservations, s’agissant de matériaux vivants. La probabilité de rencontre entre la jeune racine et le champignon en devient plus faible.

Aujourd’hui l’effet bénéfique des mycorhizes sur les propriétés physiques des substrats est acquise. Des normes existent et des tests physiques permettent de caractériser cette nouvelle génération de substrats en terme d’équilibre eau-air-sol-plante.

 

Une démarche synthétique sur l’activité biologique des sols a depuis longtemps été mises en place.

Une synthèse sur la qualité des sols naturels et le rôle des mycorhizes a été réalisée par l’ONF entre 1995-1997. En France, l’INRA de Dijon est le centre de recherche pilote sur la biologie des sols.

Cependant il existe très peu d’études et de synthèses réalisées sur la qualité biologique des sols urbains, plus proches des caractéristiques des cultures hors-sol. Il est cependant acquis aujourd’hui que l’apport de mycorhizes contribue à réduire la situation de stress des végétaux notamment lors des transplantations en pépinière et des plantations dans les aménagements urbains.

Les champignons sous forme de pastilles ou de poudre sont apportés directement dans les trous de plantations.

L’effet bénéfique de champignons serait encore plus efficace si les plants étaient mycorhizés dès la pépinière. Les pépiniéristes éprouvent cependant des difficultés pour valoriser ce type de plants qui garantissent concrètement une meilleure reprise.

Une expérimentation in situ dans les communes permettrait de mieux appréhender les bénéfices de ces microorganismes sur les végétaux à la plantation.

Un champignon d’avenir : leTrichoderma atroviride

 

Le Trichoderma est un champignon présent naturellement dans le sol et les résidus végétaux.  Son action sur les végétaux donne de bons résultats en termes de croissance. Contrairement aux mycorhizes dont l’action se base sur une véritable coopération mutualiste, le Trichoderma développe des manchons mycéliens autour des racines et par ce biais favorise l’absorption des éléments nécessaires à la plante.

Par ailleurs, de part la stabilité de sa population au sein des substrats, il occupe l’espace au détriment des champignons pathogènes notamment. Ainsi, il assure la protection et le développement du système racinaire.

Les essais actuels sont aujourd’hui essentiellement concentrés sur la détermination de la dose de Trichoderma permettant une croissance optimale des végétaux. En effet, une dose trop forte conduit à une inhibition de croissance.

Un autre axe de recherche concerne les conditions de viabilité du Trichoderma dans les substrats commercialisés.

Enfin comme pour les mycorhizes, leur incorporation aux substrats et les bénéfices apportés aux végétaux sont encore difficilement valorisables auprès du consommateur final.

Ces recherches ouvrent de réelles perspectives d’études sur les micro organismes du sol et leurs effets sur les végétaux.

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© Claudie Banevitch