Là où le champ est animé ils vont s'amuser
Là où le champ est animé ils vont s'amuser

Le PNR Loire Anjou Touraine

Intégrer la biodiversité dans la gestion des espaces

et les projets d’aménagements

 

Le parc naturel : outil de cohésion territoriale ?

Les PNR sont des espaces labellisés par l’Etat pour préserver leur patrimoine remarquable et favoriser un développement harmonieux et équilibré entre nature et activités humaines.

Le Parc Naturel Régional de Loire - Anjou -Touraine a été créé en 1996.  Son périmètre s’étend sur 270 800 ha répartis avec 141 communes pour 200 600 habitants. Son aire répartie le long de la Loire entre Angers et Tours, fait la jonction entre deux départements et deux régions.

Rural et à forte dominante agricole, son territoire s’articule autour de plusieurs agglomérations comme Saumur, Chinon, Doué la Fontaine ou Montreuil Bellay….

 

La charte 2008-2020 déclinée en 13 axes engage les collectivités qui l’ont signée à développer un projet axé sur le développement durable. Ce document est un élément fédérateur fort puisque opposable aux SCOT et PLU établis sur le territoire. La norme de compatibilité impose l’absence de contradiction avec la charte. Concerné par 7 Pays et 16 communautés de communes, le parc se veut ainsi un véritable outil d’harmonisation et de cohérence pour l’ensemble de ses collectivités.

Une équipe pluridisciplinaire est chargée de la mise en œuvre des actions décrites dans la charte. Dans la pratique, le personnel du parc réalise beaucoup de mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) notamment pour les aider à la compréhension des procédures administratives, d’autant plus complexes que 48 communes sont  intégrées au Val de Loire Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le parc s’est par ailleurs doté d’un agenda 21 et a établi un plan climat.

 

La thématique de la gestion et de l’aménagement durable des espaces publics urbains et naturels est inscrite dans le volet sur la biodiversité de la charte. Elle est abordée aussi dans le cadre des trames vertes et bleues.

 

Une identité axée autour du parc lui-même

La grande diversité des paysages rencontrés n’a pas permis l’établissement d’une charte paysagère commune.

La combinaison des deux atlas départementaux des paysages identifie 15 unités paysagères, avec 12 sous-unités paysagères propres au parc.

L’élément identitaire fort qui ressort semble être l’appartenance même au parc. Les habitants éprouvent une fierté de vivre sur ce territoire synonyme d’art de vivre, d’architecture et de paysage de qualité mais aussi de biodiversité.

Il serait intéressant de mettre davantage en avant la présence structurante de l’axe de la Loire et de son bassin, qui contribue fortement à relier ces territoires éloignés géographiquement et mais aussi répartis sur des circonscriptions administratives très différentes.

 

La gestion des bords de routes départementales : une initiative payante

Le transfert des routes nationales aux départements combiné à une réduction des effectifs affectés à l’entretien des axes routiers a conduit les 2 conseils généraux à réfléchir à un autre mode de gestion des rives de chaussées : le fauchage différencié. Le Parc, de par sa situation géographique et sa fonction de gestion durable des territoires, a ainsi été chargé de réaliser les essais sur le réseau situé dans son périmètre.

Sa mission s’est déroulée en plusieurs temps :

 

1.Les inventaires

A partir de l’inventaire complet de toutes les voiries départementales situées dans le parc, un ciblage par secteur a été effectué suivant des critères tels que les profils de voirie, la biodiversité observée...

Les axes routiers choisis ont ensuite fait l’objet  d’une évolution des interventions :

  • fauche tardive des bas côtés
  • limitation des largeurs de fauchage le long des rives et intersections
  • réductions des interventions sur talus à 1 fois /an voir 1 fois / 2 ans
  • rédaction de fiches d’identité pour les agents leur permettant de repérer les espèces intéressantes sur leur secteur.

 

2.La rédaction de protocoles départementaux

Une fois ces actions testées et validées, un protocole commun a été rédigé afin de généraliser leur application sur l’ensemble des départements 49 et 37 et contribué à la mise en place de  pratiques de gestion durables visibles de tous aujourd’hui, y compris sur le parc puisque les autoroutes le traversant ont aussi intégré les protocoles.

 

3.La formation des agents techniques

La réussite de ce nouveau mode de gestion a nécessité la conduite de formation des techniciens départements par le parc à raison de d’1/2 journée de théorie et d’1/2 journée de pratique sur leur périmètre.

 

4.Les perspectives

L’objectif  du parc est d’étendre cette démarche aux voiries communales sous forme de régie interne, avec un suivi de biodiversité basé sur des inventaires avant et après.

A l’heure actuelle, ces inventaires ont été réalisés sur la moitié des communes. Des essais concrets ont été conduits sur la commune de Montsoreau.

Le service du parc cible ses interventions sur des sites jugés prioritaires en terme de biodiversité à l’instar de Benay et Concourson sur Layon où des espèces en extinction ont été repérées comme certaines orchidées  ou l’anémone pulsatille.

 

 

Planter des espèces locales

L’objectif de maintien de la biodiversité a aussi conduit le parc à encourager le semis et la plantation d’espèces locales dans les communes.

Le problème est qu’il n’existe pas ou peu de pépinières spécialisées dans ce type de production. Les mélanges de semis proposés comportent souvent des espèces horticoles et seule la pépinière de l’agglomération produit des arbres et arbustes indigènes.

Certaines collectivités comme  Villandry se sont lancées dans des campagnes de semis dans les anfractuosités des murs et dans la mise en place de prairies fleuries.

De son côté, le syndicat mixte du bassin du Layon, collabore avec les jardineries locales pour développer une gamme de vivaces du terroir à destination des particuliers. Ce programme intègre aussi la formation et la sensibilisation du personnel de vente aux palettes végétales, à la réduction de l’usage des intrants (produits phytosanitaires, engrais…) ainsi que à la préservation de la ressource en eau.

 

Techniques alternatives au désherbage

Depuis 2006, le parc lance des appels à projet aux communes pour développer des techniques alternatives aux désherbage chimique. Les  projets retenus sont financés dans le cadre de la mise en place de plans de désherbage par les collectivités.

A l’heure actuelle, les pratiques associent différentes techniques : désherbages thermique, mécanique et chimique non agressif.

Dans le cadre de la mise en place du plan Ecophyto2018, des formations sont proposées aux agents.

Un travail important de communication reste à faire car la suppression des traitements herbicides nécessite l’implication tripartite des élus, des agents et des habitants. La réussite est conditionnée par une prise de conscience de ces 3 acteurs. Les élus appréhendent la réaction des usagers dont l’exigence de propreté doit accepter la présence d’une végétation spontanée. Les agents techniques doivent aussi être davantage formés à la reconnaissance de la flore locale.

Deux axes sont à privilégier la préservation de la ressource en eau et le maintien de la biodiversité.

 

Biodiversité et stratégie

Les exemples de la renouée du japon et de la jussie sont révélateurs de la difficulté rencontrée pour éviter leur propagation et maintenir ses populations invasives à des seuils acceptables.

La stratégie du parc est basée sur des campagnes d’arrachages sur des sites à intérêt touristique comme le château de Montsoreau ou intérêt écologique comme certaines boires frayères de la Loire.

Etant donné la forte capacité de recolonisation de ces végétaux, il est devenu impossible aujourd’hui d’envisager d’arracher ces végétaux partout où ils se développent. Le parc ne dispose pas des effectifs ni des moyens financiers nécessaires. Et cela ne garantirait pas du tout  l’éradication de ces végétaux à long terme.

Le rôle du parc consiste aussi à détecter les nouvelles espèces invasives à l’instar de la lésardelle penchée.

 

Face aux invasives

Les impacts de ces plantes invasives sont multiples :

  • perte de biodiversité
  • risque d’homogénéisation des flores
  • entrave à la navigation et à la circulation sur les cours d’eau
  • gêne pour la pêche
  • répercussion sur les activités économiques et touristiques

 

Des bases de données et des cartographies sont mises à la disposition des collectivités. Elles repèrent sur le territoire les plantes invasives mais aussi les espèces protégées.

Ces dernières servent de base réflexion en amont pour la conduite des projets sur le territoire du parc. Ainsi la commune de Fontevraud a modifié son tracé initial pour un projet de reprofilage de voirie, car des espèces protégées étaient repérées sur le tracé. La démarche du parc basée sur le principe ERC Eviter – Compenser – Réduire s’applique sur tout type d’intervention y compris sur les autoroutes mais excepté sur les voies ferrées.

 

Les inquiétudes et les difficultés rencontrées par le parc

La poursuite de pratiques avec des entretiens fréquents et forts sur le territoire contribue à modifier  les milieux naturels en favorisant une biodiversité différente.

Ces pratiques sont ainsi à l’origine de la fermeture des prairies, de déséquilibres entre les espèces indigènes comme par exemple l’essor de l’aire de la fougère aigle et bien sûr favorisent l’installation des plantes invasives telles la jussie, la renouée, le buddleia, le raisin d’Amérique…

Les risques majeurs restent la régression des espèces indigènes, la rudéralisation qui consiste en la transformation de la végétation par les activités humaines et l’homogénéisation des flores.

 

 

 

Claudie Banevitch Demois

Tiers-lieu Le Planty

6 rue de la tonnellerie

49460 Ecuillé

 

 

Téléphone : 06 77 92 6040

 

contact@citesdeschamps.fr

 

https://www.linkedin.com/feed/?trk=nav_back_to_linkedin

plaquette
plaquette citesdeschamps18.pdf
Document Adobe Acrobat [1.6 MB]
Version imprimable | Plan du site
© Claudie Banevitch