Là où le champ est animé ils vont s'amuser
Là où le champ est animé ils vont s'amuser

Les enquêtes d’usage

un outil pour mieux comprendre les espaces publics

 

11 avril 2014

Claudie Landelle Banevitch

 

Comment savoir qui fréquente les espaces publics ?

Le sociotope est constitué par l’espace extérieur tel qu’il est vécu et pratiqué dans un environnement culturel donné. Il consiste en une analyse de la façon dont sont vécus et pratiqués les espaces publics et ainsi que tous les espaces ouverts accessibles aux usagers.

Il permet de proposer des actions pour améliorer et faciliter les usages des espaces existants ainsi que pour en créer de nouveaux là où ils sont déficitaires. Jean-Pierre Ferrand – Conseil en Environnement

 

Les sociotopes qu’est-ce que c’est ?

 

La méthode des sociotopes s’appuie sur deux piliers : Le terrain et l’enquête.

 

Si d’un premier abord on peut craindre que ce type de technique soit génératrice de coûts, il est possible d’en réduire l’impact en réalisant l’étude à l’échelle d’une communauté de communes par exemple. Il est en outre possible de former des gens aux techniques d’enquête sur une période précisée à l’avance, comme un week-end ou une semaine. Cela peut être valorisant pour le personnel concerné, femme de service, personnel technique… Le temps du professionnel se concentre alors sur le temps de formation et le temps de traitement des informations recueillies.

L’utilisation du SIG (système d’information géographique) ne devient pertinente qu’à l’échelle de grands territoires, ce qui n’est pas le cas de la majorité des communes.

 

Une méthode qui fait peur ?

 

Le principal frein réside dans la perception du rôle de l’expert en France. Les chefs de service, les autres professionnels maîtres d’œuvre, multiplient les blocages pour protéger leur propre statut. Or le rôle de l’expert professionnel est tout autre : il est à la fois l’observateur, le facilitateur, le formateur et l’accompagnateur. Il est là pour rassurer par la méthode.

Par ailleurs les élus ont pris l’habitude de faire appel aux professionnels pour un évènement ponctuel, non reproductible et souvent nécessitant de coûteux investissements et beaucoup d’ingénierie. La méthode des sociotopes est simple, reproductible et se transmet facilement.

 

Un autre frein à cette méthode réside dans son aspect participatif. Il convient de rassurer les élus à ce sujet. Il ne s’agit pas d’organiser des réunions publiques ou autre séance ouverte au débat et pouvant vite devenir un moment où s’amplifient et s’accumulent les plaintes et doléances les plus diverses…Il convient de bien expliquer la démarche de l’enquête et le type de public visé.

 

Les enquêtes un jeu d’enfant qui peut rapporter gros

 

La méthode consiste à questionner les usagers habituels et véritables des espaces publics, à savoir : les enfants, les ados et les personnes âgées.

Le questionnaire doit être positif, en demandant par exemple aux personnes enquêtées de désigner leur espace favori par exemple.

 

Un outil de planification centré sur l’humain

 

L’intérêt des études de terrain est qu’elles s’éloignent de la vision traditionnelle cadastrale. Il s’agit avant tout d’observer les usages des différents espaces sans se fixer de limites entre public/privé. Les trous dans les clôtures sont révélateurs des véritables besoins et peuvent devenir des sujets de planification urbaine. En privilégiant les usages sur le juridique, on peut ajouter une nouvelle donnée cartographique des usages que l’on peut superposer aux autres cartographies existantes comme celles des données écologiques. Cela permettrait une évolution de la Loi Grenelle vers une polyvalence plus grande des outils de planification trop centrés aujourd’hui sur les trames vertes et bleues. Une polyvalence qui intégrerait le paysage, les usages, l’économie…..

L’étude des sociotopes permet l’exploration de larges territoires avec une pluralité d’espaces plus ou moins reliés entre eux. A ce titre, elle peut prétendre à devenir un axe de planification.

 

 

Le Place Making : Mettre en scène l’espace public 

 

Cette technique née aux Etats-unis s’applique à un groupe de personnes sur un site, un lieu précis. C’est un outil intéressant comme relais de ce qui a été mis en évidence par l’étude des sociotopes.

La culture citoyenne étant moins développée en France, cette méthode n’est pas évidente à mettre en pratique. Cela reste néanmoins un outil diagnostic intéressant pour faire bouger le regard. Il permet de prendre conscience de la façon de vivre un lieu.

Sa mise en œuvre repose sur un groupe de personnes qui dispose de 20 minutes pour ressentir un lieu et faire des propositions d’évolution à court, moyen et long terme. Une session d’échange et de débriefing a ensuite lieu en salle pendant 1 à 2 heures.

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© Claudie Banevitch